Réforme des rythmes scolaires : Lyon attendra 2014

Appliquera la réforme des rythmes scolaires ? N’appliquera pas ? A six semaines de l’échéance fixée aux communes pour faire savoir si elles reviendront à la semaine de 4,5 jours d’école en 2013 ou en 2014, beaucoup de villes hésitent encore. Lyon, elle, a tranché : pas d’école le mercredi matin, à la rentrée prochaine du moins, pour ses 34 700 écoliers. L’annonce a été faite ce mardi matin 19 février dans le quotidien régional Le Progrès par le maire Gérard Collomb (PS). Il faut « du temps pour que les choses puissent se faire de manière efficace », a-t-il dit, précisant que « le problème financier est extrêmement important ». Un coup dur pour le ministre de l’éducation nationale, Vincent Peillon, qui table sur 50 % d’écoliers - soit plus de 3 millions d’enfants - passés aux « nouveaux rythmes » dès septembre, alors qu’ils ne seraient que 14 % environ, selon une estimation provisoire du SNUipp-FSU, le principal syndicat des professeurs des écoles. « Ce chiffre va encore s’affiner, explique son secrétaire général, Sébastien Sihr, mais on ne pense pas qu’il va exploser. »

« Attendre nous permettra de voir ce qu'il se passe » concernant les aides de la caisse d'allocations familiales, justifie Gérard Collomb. A Lyon, ces aides pourraient réduire le coût de la réforme à moins d'un million d'euros. « Le ministère comprend nos difficultés », assure le maire, en ajoutant que « ce qui compte, c'est d'avoir donné le coup d'envoi d'une réflexion qui dépasse largement celle des rythmes scolaires ».

A Paris, des réunions publiques houleuses

A Paris, lundi 18 février, le maire Bertrand Delanoë (PS) a, devant plusieurs centaines de professeurs des écoles en colère, répété que rien n’était encore tranché : « Au moment où je vous parle, nous avons un mois et demi pour construire cette réforme. Si c’est un progrès et que nous pouvons y aller, faisons-le tout de suite. Si ce n’est pas un progrès, ne le faisons jamais ! », a-t-il affirmé lors de la troisième réunion publique organisée par la Mairie sur le sujet. Après avoir laissé entendre, le 10 janvier, que la réforme s’appliquerait dans la capitale dès septembre prochain, M. Delanoë a fait un pas de côté, le 11 février, veille d’une nouvelle journée de mobilisation des enseignants, annonçant que la décision ne serait prise que « fin mars » et qu’il souhaitait d’ici là « aller au bout (du) débat » avec la communauté éducative.

C’est aussi en mars que l’on attend la décision d'une autre grande ville de gauche, Lille. Mais on murmure que l’ex-première secrétaire du PS, Martine Aubry, serait aussi tentée d’attendre 2014.

Mattea Battaglia