•  Le débat sur les rythmes scolaires secoue le net, sur notre forum, sur notre page Facebook, beaucoup de parents racontent comment ils vivent cette réforme. Morceaux choisis.

    Pour eux, la réforme va dans le bon sens

    Yoyo44, de Nantes : « Avez-vous oublié l’école d’antan ? Croyez-vous vraiment que les rythmes se dégradent ? Au fil du temps, le nombre d’heures par semaine n’a fait que diminué ! Moi, tout ce que je vois, ce sont des Français toujours de plus en plus assistés à qui l’on offre de plus en plus de droits et de « cadeaux ». Mais bon sang, à la fin, nos enfants vont devenir fainéants (ils le sont presque déjà) ! Et ne parlons pas du niveau d’études, un enfant sortant de l’élémentaire en 1970 avait beaucoup plus d’acquis que maintenant. »

     

    Sylvie44, Treillières (44) : « Je suis d’accord avec yoyo, nous ne faisons que râler et pourtant le temps de travail et le niveau scolaire sont déplorables. Ce que je déplore à cette réforme c’est que les jours sont plus courts et les enfants dont les parents ne peuvent pas payer le périscolaire en plus (car ce n’est pas gratuit comme on nous l’a annoncé) seront, au mieux, chez eux devant la TV ou la console, au pire à traîner dans la rue. Oui aux 4,5 jours en ajoutant les heures perdues du samedi, il y a six ans. »

    Mary, Loire Atlantique : « La réforme à 4 jours 1/2 OUI mais bien pensée. Plus de devoir à faire à la maison pensez aux parents qui travaillent et ou les enfants vont en périscolaire, quand on rentre à 18 h 30 - 19 h et qu’il faut faire les devoirs. Alors pitié pour les parents et les enfants, profitons de ce temps pour remettre une permanence où les enfants pourront faire et être aidés pour leurs devoirs.

    Ils sont contre parce que les enfants sont fatigués…

    Richard Roberts, Rennes : « Un de mes enfants de 4 ans a plusieurs fois raté son repas du soir pour cause d’épuisement. Il va simplement se coucher spontanément à 18 h-18 h 30, à peine arrivé à la maison. Impossible de le réveiller pour qu’il prenne son repas à 19 h.. Puis réveil le lendemain à 7 h 30. Bref le rythme imposé par nos élites est absolument inadapté aux jeunes enfants : trop de temps passé à l’école et plus de coupure le mercredi. C’est à pleurer de bêtise. »

    Tinker cha, de Lannion : « Mon fils de presque 6 ans vient de rentrer en CP, il est déjà exténué, n’arrive plus à se lever le matin. De plus, les activités proposées par l’école sont payantes et tard le soir !!!!!! Quelle idée messieurs !!!!!! Pour exemple je paye pour l’année (avec 6 mois de vacances….) 430 € pour 1 h de sport, 1 h de dessin et 30 minutes de musique… Faites vos comptes… »

     

     

    Thomas, Bacilly : « Caser 24 heures de travail en semaine de 4 jours en 4 jours et demi en réduisant les journées… Pourquoi, mais POURQUOI ???, ne pas avoir réduit les vacances d’été (beauuuuuuucoup trop longues…) et ajouté des jours d’école pour pouvoir avoir moins d’heures à caser dans la semaine ???? On force les municipalités et les écoles à bricoler ce qu’elles peuvent avant de lancer, bien plus tard, la fameuse réforme des vacances (si elle est vraiment faite et si elle est intelligemment faite…).

    Dine Lemoine, de Rennes : « Il n’y a pas que pour les enfants que ça cause problème, moi je suis AER (agent d’entretien et de restauration) dans les écoles. Imaginez le travail qu’on nous demande le mercredi, on a 6 h de travail pour tout faire, aspirateur, lavage des tables et tableau, cela était fait le mardi soir avant donc le mercredi il nous restait qu’à laver les sols et faire les poussières, maintenant faut tout faire le même jour, donc manque de temps. Le pire c’est pour celles qui sont en école où il y a restauration le mercredi, elles ne commencent que leur entretien à 16 h donc jusqu’à 19 h c’est court pour faire tout ça, sachant qu’il n’y pas que les classes, il y a toute l’école à faire, escalier, toilette, bureau… »


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    Un "wordle" réunit les termes les plus fréquemment utilisés parmi les 90 témoignages reçus sur la question des rythmes scolaires.

     "Parents d'élèves, quel premier bilan faites-vous de la réforme des rythmes scolaires ?" Près de 80 internautes du Monde.fr ont répondu à l'appel à témoignages lancé vendredi 27 septembre. Habitant une des 4 000 communes passées à la semaine de quatre jours et demi dès cette année, ils racontent en très grande majorité la "fatigue" des enfants et la "désorganisation" de l'emploi du temps. Quelques-uns, plus rares, se félicitent au contraire d'une réforme qui "répartit mieux les heures de cours sur la semaine".

     "La maîtresse doit sans cesse rappeler comment va se dérouler la journée", par Loys, 38 ans, professeur de lettres, Paris

     "Enfants perdus, surtout pour les plus jeunes, dans des rythmes, des lieux et des référents adultes différents chaque jour... Autant dire une absence de rythme ! La maîtresse doit sans cesse rappeler aux plus inquiets, avec une frise chronologique, comment va se dérouler la journée. Enfants fatigués par un temps effectif de présence allongé à l'école, une absence de pause dans la semaine et aussi par le même horaire conservé – contre toute logique – le lundi et le jeudi. Enfants parfois déçus par des activités le plus souvent non choisies et généralement fatigantes et bruyantes (parce que dans des groupes nombreux depuis que les taux d'encadrement ont été relevés) et qu'il faut parfois enchaîner avec l'étude."

     "Plus de deux heures de garderie à rester assis au milieu de la cour", par Elsa, 36 ans, urbaniste, Lamentin

     "Un bilan plutôt négatif. (...) Pour ma part, en école maternelle, rien n'a été mis en place. Résultat : plus de deux heures de garderie en sous-effectif à rester assis au milieu de la cour en attendant que les parents arrivent, des siestes tronquées, des cours raccourcis, une logistique compliquée pour les parents le mercredi, un lien avec le professeur rendu inexistant vu que le temps scolaire s'achève à 15h15. Aucune information n'a été mise en place pour les parents."

     "Les enfants sont déboussolés et fatigués", par Elisa, 44 ans, enseignante, Antony (Hauts-de-Seine)

     "Enseignante à Paris, j'ai une classe de CE1. Tous les matins, une vingtaine de minutes sont prises sur les apprentissages pour faire le point : qui reste à la cantine, aux ateliers, à l'étude, aux ateliers bleus ? Les enfants n'y comprennent rien et sont déboussolés et fatigués. Le mercredi matin, on nous a imposé un créneau piscine en plein milieu de la matinée, donc les enfants ne travaillent que 30 minutes le mercredi matin : où sont les apprentissages fondamentaux ? Les animateurs font ce qu'ils peuvent mais ils ne sont pas formés, les déplacements dans la rue sont dangereux, les surveillances aléatoires... J'ai assisté à un atelier d'échecs CP/CE où l'animateur parlait de diagonale et de stratégie, les enfants n'y comprenaient rien. Bref, c'est du n'importe quoi."

     "Je cherche encore l'intérêt de tout ce remue-ménage", par Marion, 38ans, professeur de français, Beaumont-La-Ronce (Indre-et-Loire)

     "Deux de nos trois enfants sont concernés par ce changement et l'un comme l'autre sont épuisés, vraiment physiquement marqués par le fait de se lever tôt cinq jours sur sept. D'ailleurs, ce n'est pas précisément ce réveil qui les épuise, c'est ce qu'il implique : ne plus avoir le mercredi pour souffler, être obligés de pratiquer les activités sportives dont nous ne voulons pas les priver les soirs en semaine, avoir moins de temps pour jouer, buller, se reposer. Dans la classe de mon fils, en CM1, l'institutrice a instauré des jeux de société la dernière heure du vendredi tellement les enfants sont intenables, fatigués et énervés. Quant aux activités proposées par la commune, elles laissent songeurs... Réaliser une perruque, pratiquer la mosaïque sur coquille d'œufs, etc. Le matériel est parfois insuffisant, les intervenants pas toujours qualifiés, l'intérêt des enfants souvent assez limité. Bref, je cherche encore l'intérêt de tout ce remue-ménage vain et exaspérant."

    • "Avant, le mercredi était comme une respiration pour les enfants dans la semaine, maintenant, c'est du stress", par Pierre

    "Je suis papa d'un petit garçon de 8 ans scolarisé en CE2. Depuis quelques jours, nous constatons une grosse fatigue chez notre enfant, notamment le soir et au moment du lever. Par ailleurs le mercredi après-midi est désormais très "speed" : vite rentrer à la maison après la classe, vite manger, vite faire les devoirs, vite partir au tennis. Avant, le mercredi était comme une respiration pour les enfants dans la semaine, maintenant, c'est du stress. En tant que parent, je suis très en colère contre cette réforme."

     Une réforme complètement inadaptée aux maternelles", par Léa, 40 ans, Paris

     "Comment donner leurs premiers repères à des bouts de chou de 3 ans quand l'école ne finit pas deux jours de suite à la même heure? Quand les animateurs vacataires changent tous les jours et n'ont pas eu de formation spécifique à leur âge ? Que répondre à mon enfant quand il me demande avec qui il va aller à 15 heures et pour quoi faire ? A ce jour dans mon école, la situation n'est pas encore stabilisée pour que je puisse répondre à ces questions. Je trouve ça aberrant. En attendant, je culpabilise comme une malade de laisser ma fille jusqu'à 17h30 avec deux heures et demie de grande collectivité extrêmement fatigantes. Je n'ai pas les moyens d'engager une babysitter. Je suis très désemparée à vrai dire..."

     "Nous sommes des cobayes", par Connie, Paris

     "La réforme s'avère désastreuse et chaotique. (...) Elle  pose d'énormes problèmes de sécurité et d'organisation : pas assez d'ateliers pour tous les enfants dont certains sont laissés dans la cour, garderie pour les maternelles, manque d'encadrement avec des récréations dans lesquelles se multiplient les incidents : deux surveillants pour 70 enfants dans la cour, mardi à 15 heures en maternelle, et un accident grave (points de suture), bagarre des CM2 au sujet des places en ateliers, CP sortis par erreur à 15 heures et laissés sans parents, cartables oubliés, cacophonie pour les récupérer à 16h30, etc. Il n'y a pas d'atelier en maternelle (...) et les ateliers sont très inégaux et insuffisants en primaire en dépit d'un directeur plein de bonne volonté. Nous, parents, sommes perdus, sans interlocuteur, ni information, avec des emplois du temps qui varient et trois équipes différentes qui encadrent les enfants sur une journée. Le temps scolaire est le seul sécurisé, exigeant et homogène ! Nous sommes des cobayes et j'espère que notre triste exemple permettra au moins d'éviter cette catastrophe aux autres écoliers de France."

     "Mon petit garçon n'est plus que l'ombre de lui-même", par François, Ille-et-Vilaine

     "Papa d'un petit garçon de 4 ans en grande section de maternelle scolarisé dans une école publique, je constate que mon fils n'est plus le même depuis la rentrée. Auparavant dynamique, désireux de raconter sa journée en rentrant à la maison, il n'est aujourd'hui plus que l'ombre de lui-même. Il est pourtant couché tous les jours à 20 heures, réveillé à 7h15. L'accueil des enfants le matin qui commençait par une phase "salle d'éveil" avec les petits copains le matin a été remplacé par un démarrage immédiat des cours. On leur a supprimé la sieste d'après-repas, à 4 ans ! Des enfants qui ne dormaient plus éprouvent le besoin de renouer avec la sieste depuis. Au point que devant la grande fatigue générale des enfants l'école l'a réinstaurée pour 1h30 deux fois par semaine, à la grande désobéissance générale... "

     "Pour 35 minutes d'activités, c'est un dispositif trop lourd et trop cher", par Yves

     "L'école s'arrête à 15h45. Il y a ensuite le choix entre l'étude, le soutien, les activités périscolaires et la maison de la jeunesse et de la culture qui 'offre' des activités jusqu'à 16h30 où les enfants sont libérés. C'est le bazar. Les intervenants sont trop nombreux, on sent une frénésie chez l'enfant qu'on récupère à 16h30. L'autorité n'est pas la même. Les dames responsables des activités périscolaire ne sont pas formées et l'instituteur me dit qu'il a senti un changement dans les relations élève-adulte. Pour 35 minutes d'activités, c'est un dispositif trop lourd et trop cher."

    • "Les enfants se retrouvent dans la cour à jouer à la baballe ou aux cartes", par Denis, 40 ans, ingénieur, Paris

     "A Paris, des éducateurs mal formés ou pas formés du tout proposent des activités avec des titres flatteurs. Au final, les enfants se retrouvent dans la cour à jouer à la baballe ou aux cartes. Il n'y a aucune ouverture culturelle et aucune activité sportive (la ville n' a pas les moyens financiers et aucun terrain disponible). Au final, quand je retrouve mon fils à 16h30, il a perdu son temps, mon fils s'ennuie pendant les activités proposées par la mairie. Si je pouvais, j'irais chercher mon fils à 15 heures pour l'emmener à la piscine pour nager ou dans un parc pour courir. Ensuite nous profiterions du reste du temps pour lire ou découvrir. Au lieu de cela, mon fils perd son temps à l'école dans les activités de la mairie. Un comble !"

     PERCEPTION POSITIVE

     "La réforme répartit mieux les heures de cours sur la semaine", par Laurent

     "Notre fille de 8 ans est scolarisée à Paris. Nous avons la chance (c'est aussi un choix de carrière) de pouvoir nous en occuper à la sortie à 16h30, et elle a déjà des activités extérieures. Mais nous sommes contents de la réforme qui répartit mieux les heures de cours sur la semaine, et lui permet aussi de connaître de l'école autre chose que la classe, le préau et l'étude (qu'elle avait expérimentée à quelques occasions). Le résultat, nous semble-t-il, est positif : un sommeil plus régulier, en tout cas pendant la semaine, moins de stress pour elle au niveau des leçons (mieux réparties) et la découverte d'activités nouvelles dans le cadre des ateliers : chorale, théâtre, etc. Ses ami-e-s ont l'air d'apprécier aussi. Il est vrai que la capitale a les moyens d'aménager ces ateliers gratuits... D'un autre côté, la maîtresse – qui ne s'est pas prononcée en début d'année sur l'impact de la réforme, disant qu'elle allait en juger plus tard – a précisé que le budget des "classes découverte" de la mairie se trouvait diminué de moitié par le financement des ateliers municipaux. C'est là un effet négatif de la réforme, même si elle nous satisfait largement au total."

     "Des soirées plus détendues et plus calmes", par Gwenaël, 37 ans, chercheur, Betton (Ille-et-Vilaine)

     "Au final nous trouvons cette réforme positive. Nos enfants rentrent deux jours par semaine plus tôt, ce qui fait des soirées plus détendues et plus calmes. Ils sont aussi satisfaits des activités qui leur sont proposées (pour l'instant tam-tam pour l'un, lutte pour l'autre). Même si nos enfants font d'autres activités périscolaires, nous avons constaté que ce système permet de démocratiser les activités et que certains enfants qui n'en avaient jusqu'à présent pas la possibilité y ont maintenant accès (même s'ils ne peuvent pas choisir une activité particulière). Les enseignants nous ont indiqué apprécier d'avoir cinq matinées avec les enfants car cela favorise les apprentissages des enfants qui ont des difficultés."

     "C'est plutôt mieux mais ce n'est pas une révolution", par Dominique, 43 ans, cadre de la fonction publique, Paris

     "Cela fait trois semaines que notre fils en CM1 expérimente ces nouveaux rythmes. Il ne nous semble pas plus fatigué et surtout il est plus détendu à 16h30 quand il sort de l'école les mardis et vendredis. Il semble plus détendu que l'année dernière. Ce n'est pas une révolution. C'est plutôt mieux mais il n'y a pas de quoi en faire un fromage. Et il y a encore à faire (programmes lourds, notations trop sélectives et répartition des vacances déséquilibrées sur l'année)."


  • L’emploi du temps que nous connaissons, aujourd’hui dans les écoles maternelles et primaires, vient de loin. Il n’a pas évolué, pendant deux siècles et demi. Puis, depuis les années 1960, il a été bousculé, toujours pour aller vers moins d’heures de classe pour les élèves.

    1881 – 30 heures de classe par semaine :

    Les lundi, mardi, mercredi, vendredi et samedi, de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h.

    1969 – 27 heures de classe par semaine :

    Les lundi, mardi, mercredi, vendredi, de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h ; le samedi, de 9 h à 12 h.

    Pourquoi ? Parce que de plus en plus d’enfants vont au collège. Or les collégiens ne travaillent pas le samedi après-midi. On harmonise entre écoles et collège.

    1972 – 27 heures réparties autrement :

    Six heures les lundi, mardi, jeudi et vendredi, trois heures le samedi, (3 h le matin, 3 h l’après-midi). Le jeudi de congé passe au mercredi pour équilibrer la semaine. Peu à peu, les horaires s’adaptent au travail des parents, à la restauration à l’école… La classe peut ainsi commencer à 8 h 30 et à 13 h 30.

    1990 – 26 heures

    Réforme Jospin : six heures les lundi, mardi, jeudi et vendredi ; et deux heures le samedi matin. Les écoles choisissent : soit arrêt de la classe à 11 h, soit un samedi de congé toutes les trois semaines. Il s’agit de donner une heure de concertation par semaine aux enseignants. Parallèlement, les mairies peuvent organiser la semaine sur quatre jours, mais en raccourcissant les vacances et en organisant des activités périscolaires.

    2008 – 24 heures.

    Fin des quatre jours et demi. La semaine est répartie en six heures les lundi, mardi, jeudi et vendredi. C’est une demande de Nicolas Sarkozy, président de la République. Il s’agit d’allonger le week-end pour les familles, en particulier les familles séparées. Xavier Darcos, ministre de l’Education nationale, est opposé mais s’exécute. Les écoles ont la possibilité de répartir ces 24 heures en cinq jours et demi mais très peu le font : Brest, La Roche-sur-Yon, Angers… En 2009, Luc Chatel, successeur de Xavier Darcos, lance une grande concertation nationale pour réaménager les rythmes scolaires. Il fait beaucoup d’annonce, promet des décisions, mais ne décide rien. Ni sur l’organisation de la journée, ni sur celle de la semaine ni de l’année.

    2013 – 24 heures sur quatre jours et demi :

    Les lundi, mardi, mercredi matin, jeudi et vendredi. La journée ne doit pas dépasser en moyenne 5 h 30 et 3 h 30 le mercredi. Il s’agit de revenir à un rythme moins fatigant pour les enfants. Les mairies, qui le souhaitent, prennent en charge le temps hors les heures d’enseignement. Avant ou après la classe, pendant la pause du midi. C’est une promesse du candidat François Hollande


  • Les programmes scolaires du primaire : leurs qualités, leurs défauts ? La question sera posée aux quelque 300 000 professeurs des écoles, dans la perspective d’une refonte complète des très contestés programmes de 2008.

    Les enseignants auront quatre semaines pour plancher sur le sujet, du lundi 23 septembre au vendredi 18 octobre, veille des vacances de la Toussaint. Dans une lettre adressée aux recteurs d’académie, que Le Monde s’est procurée, le ministre Vincent Peillon leur demande de mettre en œuvre une "large consultation" afin de "recueillir les avis et suggestions" des enseignants et des inspecteurs. La synthèse de leurs contributions, individuelles ou collectives, sera transmise au Conseil supérieur des programmes (CSP), qui sera installé d’ici la fin septembre et sera chargé de repenser les contenus d’enseignement, de maternelle à la terminale.

    Ce n’est pas tout : à la fin de l’année scolaire, une deuxième phase de consultation sera lancée. Cette fois, les enseignants seront invités à s’exprimer sur les projets de nouveaux programmes qui auront été élaborés par le CSP. Ceux-ci devraient rentrer en vigueur progressivement entre la rentrée 2014 (pour la maternelle) et la rentrée 2017.

     Pistes de réforme

    La méthode n’est pas tout à fait nouvelle. En 2008 et en 2002 – dates des dernières réformes du primaire -, les enseignants avaient déjà été sollicités, mais les questions avaient été plus "fléchées" : on leur demandait leur avis sur des pré-projets de programmes. Cette fois, la consultation est plus ouverte. On demande aux enseignants de donner leur point de vue général sur les programmes en vigueur, de pointer les parties dont l’application est difficile, mais aussi les aspects qu’ils souhaitent voir conservés, et de tracer des pistes de réforme.

    Le ministre entend ainsi apporter de la transparence au processus - très opaque - de fabrication des programmes. S’assurer aussi, sans doute, qu’on ne va pas lui reprocher une nouvelle fois le manque de concertation – comme c’est le cas avec le retour à la semaine de quatre jours et demi d’école... "C’est un signal politique fort, se réjouit Christian Chevalier, secrétaire général du SE-UNSA. Le ministre ne cesse de dire qu’il faut faire confiance aux enseignants car ils connaissent mieux que personne le terrain. On voit aujourd’hui qu’il ne fait pas que le dire, que le discours est accompagné d’actes."

     "Episode calamiteux de 2008"

     "Tout l’enjeu est d’élaborer des programmes avec ceux qui vont les mettre en musique, estime Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, le principal syndicat du primaire. Il faut qu’ils soient consensuels et s’inscrivent dans la durée, qu’ils soient ambitieux, mais réalisables." Parmi les principaux griefs faits aux programmes de 2008 : leur lourdeur, mais aussi leur approche trop "mécanique". "L’accent a été mis sur le par cœur, laissant de côté ce qui relève de l’expérimentation, de la découverte, ce qui permet la construction des apprentissages, poursuit M. Sihr. Il faut en finir avec l’épisode calamiteux de 2008 !"

     Pas question pour autant, pour les syndicats, que cette consultation constitue un temps de travail supplémentaire. La réflexion collective que les enseignants vont devoir mener sera prise sur leur temps de service - mais en dehors des heures de cours. Au total, six heures durant l’année scolaire (trois heures pour chacune des deux consultations) seront dégagées pour la consultation.

     Aurélie Collas


  • L’annonce, intitulée « Salle de classe avec mobilier - Occasion » et dotée d’une photo, a été postée jeudi sur le site de petites annonces en ligne paruvendu.fr. Elle était toujours visible vendredi midi.

    « Puisque l’argent prime sur les bonnes conditions d’enseignement, la classe de petite section est mise en vente », précise l’annonce, en soulignant : « Pour le prix, merci de vous adresser directement au Directeur académique de la Vendée »

    Fermée deux jours après la rentrée

    Les parents de l’école publique Jules-Verne de Montaigu, une localité vendéenne de 5 000 habitants, soutenus par la mairie, dénoncent la fermeture de l’une des trois classes de l’établissement, deux jours après la rentrée scolaire.

    « On voulait une action pacifique pour faire bouger les choses, sans embêter le monde comme si on avait occupé un rond-point. L’idée de l’annonce nous a paru bonne » a expliqué une porte-parole des parents d’élèves, Stéphanie Millet.

    Le conseil municipal de la localité a voté jeudi soir à l’unanimité une motion de soutien à ce mouvement.

    Les moins de trois ans non comptabilisés

    Sur le fond, « Le nombre minimum d’élèves, 62, est bien atteint pour le maintien de la classe, mais six élèves ne sont pas comptabilisés officiellement car ils ont moins de 3 ans » a détaillé Mme Millet.

    Avec le regroupement des enfants en deux classes de 31 élèves, « On craint notamment que l’accueil des enfants en situation de handicap et des enfants allophones, d’habitude très bien intégrés, ne puisse pas se faire correctement » a-t-elle ajouté.

    La direction académique de Vendée n’a pas souhaité s’exprimer dans l’immédiat.





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